(Prononcé le lundi 20 janvier 2020 après le discours du directeur)
A l’attention des collègues, étudiant.es et personnels.
Le comité de mobilisation de l’ENS-Ulm souhaiterait profiter de ce moment convivial pour ré-affirmer son refus catégorique de la réforme des retraites et la Loi de programmation pluriannuelle de le Recherche porté par le gouvernement d’Edouard Philippe et pour vous inciter à renforcer le mouvement de contestation qui soulève tout le pays.
La proposition de loi sur la réforme des retraites était annoncée comme universelle et juste, elle se révèle non seulement soumise à de nombreux cas particuliers (les hauts revenus et les policiers par exemple) mais elle entamera le montant des retraites d’une majorité de français.es, et notamment des fonctionnaires de l’enseignement secondaire, supérieur et de la recherche. Son impact sera particulièrement sensible pour les agent.es dont les salaires sont les plus modestes.
En ce qui concerne, la Loi de programmation pour la recherche, s’inscrit pleinement dans le cadre de la Loi de transformation de la Fonction Publique votée l’été dernier. Cette loi « Inégalitaire et Darwinienne », selon les termes d’Antoine Petit – PdG du CNRS – elle s’attaque aux fondements même du service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), en y inscrivant la compétition comme valeur cardinale et la précarité comme unique horizon. L’adoption des propositions qui la composent occasionneraient une dégradation sans précédent du modèle universitaire français, fondé sur le partage et la diffusion des connaissances au plus grand nombre.
La loi de programmation pluriannuelle de la recherche s’inscrit ainsi dans la longue série des réformes de la présidence Macron qui attaquent gravement et systématiquement la solidarité nationale et les services publics ; réforme de l’assurance chômage, réforme des APL, réforme de l’enseignement secondaire, réforme du Baccalauréat, loi de Transformation de la Fonction Publique, réforme des retraites et maintenant LPPR. Ce train de réformes expose tous les métiers de la fonction publique aux affres de la précarité.
L’une des missions les plus importantes de l’ENS est de former un grand nombre de chercheur.ses et d’enseignant.es-chercheur.ses du système français. Or ces métiers sont déjà aujourd’hui nettement moins attractifs qu’hier. Aujourd’hui, l’accès à un poste pérenne n’est possible généralement qu’après 30 ans, et après une ou plusieurs périodes de chômage. La LPPR aggrave encore la précarité de ces métiers par la généralisation de » CDI de chantiers » et le remplacement progressifs de postes statutaires par des postes en « Tenure track » à l’anglo-saxonne. Et les réformes de l’assurance chômage et de la retraite fragiliseront encore davantage l’attractivité du système de recherche français de demain.
Nous refusons cette politique libérale qui voudrait exposer à la loi du marché l’enseignement supérieur et la recherche, et notamment ses personnels !
Nous appelons à défendre notre bien commun et l’intérêt général :
- Pour que les personnels soient embauché.es sur le statut de la fonction publique, au plus près de la fin de leurs études.
- Pour une hausse des moyens et la récurrence des crédits dans les laboratoires et les Universités !
- Pour la sauvegarde d’un vrai service public de l’ESR et affranchie de l' »excellence ».
Enfin nous réaffirmons notre soutien au mouvement de lutte qui ne cesse de grandir dans l’ESR et sollicitons votre engagement à nos côtés.